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Date de création : 06.05.2011
Dernière mise à jour : 22.09.2019
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Aucune chance : premier chapitre

Publié le 02/07/2012 à 03:42 par francescacalvias Tags : presentation personnalité renaud

Renaud.

 

 

La sonnerie de la porte d’entrée retentit. Renaud soupira, mais ne put se résoudre à lâcher son joystick. Le jeune garçon n’avait pas envie de voir qui que ce soit. Certainement pas la concierge ou les habituelles amies de sa mère qui étaient les seules personnes susceptibles de sonner à cette heure-ci. Renaud Massin avait 13 ans. C’était un adolescent semblable à beaucoup de garçons de son âge. De taille moyenne, mince et élancé, blond, les yeux bleus, les cheveux toujours en bataille. Chaque jour il tentait à grands renforts de gel de se créer une coiffure à la mode avec ce qui lui restait de cheveux lorsque la tondeuse de sa mère était passée dans sa tignasse. Mais en vain ! Ses épis mal situés l’auraient plutôt fait ressembler à un hérisson. Renaud aurait bien aimé s’offrir de temps à autre une coupe de cheveux branchée, comme le faisaient ses copains. Malheureusement sa mère ne cessait de lui répéter qu’elle n’en n’avait pas les moyens.

 

 

- Tu n’es pas né dans une famille de milliardaires, essaie de t’en souvenir de temps à autres lorsque tu me demandes de l’argent pour de pareilles bêtises ! Avait-elle coutume de répéter à son fils.

 

 

Renaud haussait alors les épaules. Pas né dans une famille de milliardaires ! Alors qu’il ne demandait que quelques malheureuses pièces pour ne plus avoir l’air d’un plouc ! Sa mère était tout de même gonflée, elle qui dépensait sans compter l’argent du ménage se retrouvant réduite à pleurer auprès de son père ou de sa mère au milieu de chaque mois si elle voulait nourrir sa famille jusqu’à la prochaine paie ! Elle qui empruntait à ses parents de quoi s’acheter le dernier cri en matière de télévision, chaîne hi fi, lecteur DVD, etc., le tout en haut de gamme et dans les meilleures marques afin d’épater la concierge et ses amies de la Cité des Oiseaux, et plus particulièrement du quartier des Fauvettes où ils habitaient ! A cause de cela, à partir du 20 du mois on ne mangeait plus à la maison que des pâtes à la tomate, des saucisses frites ou des boîtes de soupe ultra diluée, accompagnée d’une baguette. Renaud, sa jeune sœur Cassandra de trois ans sa cadette ainsi que son petit frère Norbert qui venait d’avoir trois ans portaient les vêtements reçus de leurs frères et sœurs plus âgés, les cinq autres enfants que François, leur père avait eus de ses deux précédents mariages. Jamais les trois enfants n’avaient eu l’occasion de porter des habits neufs. Mais Aline leur mère n’en n’avait cure : elle pouvait exhiber aux yeux de tout le quartier des Fauvettes ses appareils audiovisuels haut de gamme, qu’elle était la seule à posséder dans le quartier et n’en n’était pas peu fière…

 

 

La sonnerie retentit à nouveau, insistante cette fois ci. Renaud sursauta et, de rage balança son joystick sur l’écran de son ordinateur. Son avion venait de se crasher alors qu’il était en passe de réussir sa dernière mission et de passer enfin au niveau supérieur. Le joystick en retombant avait renversé le verre de Coca qui se trouvait sur le bureau. Le soda poisseux dégoulinait sur les boîtes de CD qui traînaient et menaçait le clavier.

 

 

- Merde ! Grogna le garçon, en empoignant un sweatshirt qui traînait sur le fauteuil pour éponger la catastrophe avant que sa mère ne revienne. Sans quoi il serait bon pour une nouvelle gueulante, comme celle de ce matin. Renaud soupira en songeant à la scène à laquelle il avait eu droit de la part de sa mère ce matin, à cause de la lettre recommandée envoyée à ses parents par le proviseur de son collège. « Renaud ne travaille pas ! Renaud sèche les cours ! Si une telle attitude persiste, il va falloir prendre des mesures, des sanctions sévères, envisager le renvoi, le signalement à la police, à la protection de la Jeunesse… »

 

 

- Tu n’as pas honte ! Avait hurlé sa mère, les fenêtres grandes ouvertes, comme pour prendre tout le quartier à témoin de la félonie de son fils. Mais que va-t’on faire de toi à la fin? Tu as déjà 13 ans et tu n’es encore qu’en 1ère ! Mais, tu ne termineras jamais tes études à ce rythme là, et en plus je vais avoir des problèmes parce que tu sèches les cours sans arrêt ! Et pourquoi est ce que tu sèches les cours ? Pour aller voler à la grande surface avec Orlando et sa bande de dégénérés bien sûr ! Sa mère faisait comme à son habitude les questions et les réponses à elle toute seule, alors à quoi bon essayer de se justifier ? Après un moment, contrairement aux voisins, qui visiblement très intéressés, laissaient traîner leurs oreilles devant les fenêtres grandes ouvertes sur cette belle matinée d’automne, Renaud, lui, avait cessé d’écouter les beuglements de sa mère. Elle ne pouvait pas comprendre ce que c’était elle, que de fréquenter la même école qu’Orlando, le caïd du quartier ! Orlando se rendait à l’école quand bon lui semblait et uniquement dans le but de semer la pagaille. Autrement, il n’y mettait jamais les pieds ! Orlando n’avait que 14 ans, et s’était déjà fait renvoyer un nombre incalculable de fois, avait fréquenté un nombre incalculable d’établissements scolaires, et n’en était pas peu fier.

 

 

Cela avait contribué à forger sa légende ! Il allait avoir 15 ans et végétait, lui aussi, toujours en 1ère. Il faut dire qu’il avait entamé sa carrière de voyou sur les bancs de l’école primaire, où, déjà Renaud et lui étaient ensemble. Maintenant, ils se retrouvaient ensemble encore, au collège. Alors que pouvait faire d’autre Renaud que de suivre Orlando lorsque ce dernier s’échappait par une autre sortie après que leurs pères respectifs les aient déposés devant l’école pour être sûrs qu’ils ne sècheraient pas les cours ? Que pouvait-il faire d’autre que l’accompagner au centre commercial pour voler des CD ou des baskets, afin de mériter sa place dans la bande de la Cité?

 

 

Renaud savait bien que s’ils n’avaient pas étés voisins et n’avaient pas fréquenté la même école depuis la maternelle, jamais Orlando n’aurait daigné adresser la parole à unbranquecomme lui. Il n’y avait rien en lui, qui fut susceptible d’attirer le caïd, le chef de la bande de la Cité des Oiseaux. De taille moyenne, ses cheveux blonds taillés en brosse surmontaient de grands yeux bleu myopes : Renaud était censé porter des lunettes, mais jugeant cela néfaste à son look (Orlando et d’autres garçons de la bande lui avaient dit que ses lunettes lui donnaient l’air d’un intellectuel.), il avait rapidement cessé de les porter en affirmant à sa mère que sa vue s’était nettement améliorée. Aline n’avait pas posé de questions. Après tout son fils était assez grand pour savoir si oui ou non il voyait bien, et cela l’arrangeait de ne plus devoir dépenser de l’argent chez l’ophtalmologue ni être obligée de racheter une paire de lunettes chaque année. Le jeune garçon plaisait aux filles du quartier qui aimaient le contraste entre ses cheveux blonds, ses yeux bleus et son teint bronzé, mais les garçons ne le jugeaient pas vraiment digne d’intérêt.

 

 

A 13 ans, ne sachant pratiquement ni lire, ni écrire et encore moins calculer, sa conversation se limitait aux jeux vidéos et à la musique Techno. Parce qu’en plus de tous ses défauts, Renaud se payait le déshonneur suprême d’aimer la musique Techno dans un quartier où les caïds ne juraient que par le Rap…

 

 

Lorsque le jeune garçon accompagnait la bande pour un vol dans le supermarché, il se faisait pratiquement toujours épingler par le vigile : il ne prenait même pas la peine de dissimuler la marchandise qu’il dérobait lorsqu’il passait devant le garde à la sortie sans achats. Difficile de faire plus distrait ! Bien sûr, il amusait la bande, parce que, ce qui se voulait du courage pour leur démontrer qu’il était digne d’entrer dans leurs rangs, n’était en fait rien d’autre que de l’inconscience, lorsque Renaud se mettait par exemple à griffer des voitures en stationnement avec un clou, ou à leur arracher les essuies glaces tout seul ! Renaud sentait confusément qu’en réalité, Orlando le tolérait parmi eux par pitié, et ne le poussait à l’accompagner à quitter l’école, que parce qu’il était le seul garçon du quartier au Collège, le seul à oser adresser la parole au caïd, le seul aussi à qui le caïd consentait du haut de sa grandeur à adresser la parole. Il fallait bien rester fidèle à sa légende ! Alors, par la force des choses, et sans qu’aucun lien, qu’il soit fait d’amitié ou d’estime, ne les unisse, les deux adolescents devenaient complices…

 

 

Le père d’Orlando recevait de la part du proviseur les mêmes missives que la mère de Renaud au sujet de son fils, mais cela passait au dessus de la carapace de son indifférence. Le père savait qu’Orlando était destiné à mal tourner puisque son grand frère Franco, le précédent chef de la bande de la Cité des Oiseaux, purgeait actuellement une peine de 4 ans de prison pour trafic de stupéfiants, de même qu’il devait bientôt être jugé et probablement à nouveau condamné à une nouvelle peine, pour vandalisme cette fois.

 

 

Quelques mois plus tôt, en effet, Franco, en permission de week end et ses amis, dont son jeune frère Orlando, avaient démoli la totalité des voitures garées dans les parkings souterrains de la Cité. Orlando avait été placé durant quelques semaines dans un centre d’éducation surveillée, ce dont il tirait une grande fierté aux yeux des autres gamins. Son premier placement. Après, ce serait la prison, comme son frère, et à ce moment là, il deviendrait réellement un caïd ! Le caïd ! Mais pour l’instant, son avocate avait demandé, et obtenu, l’indulgence du juge en exposant au magistrat la mauvaise influence à laquelle le soumettait son frère, mauvaise influence qui n’existait plus depuis que ledit frère avait été arrêté et emprisonné. Donc, Orlando avait été relâché, mais son père ne se faisait plus aucune illusion quant à l’avenir de son cadet. De toutes manières, il avait autre chose à penser, ne fût-ce que sa partie de cartes quotidienne avec ses amis au café Le Floréal…

 

 

Renaud sursauta à nouveau : cette fois on frappait au carreau. Décidément, on avait juré de lui empoisonner sa matinée. Déjà qu’il était resté un temps interminable à ruminer ses idées noires après le départ de sa mère, car cette dernière l’avait enfermé dans l’appartement avant de partir faire des courses à la grande surface avec Cassandra et Norbert. Aline avait prétexté le fait qu’elle n’avait plus confiance en lui et craignait qu’il n’en profite à nouveau pour rejoindre la bande pour quelque bêtise ou ne se fasse à nouveau pincer pour vol par le vigile du supermarché.

 

 

- Comme çà au moins, je peux faire mes courses tranquillement, sans avoir peur que tu ne sois en train de mijoter l’un ou l’autre mauvais coup ! Avait-elle lancé avec force.

 

 

Après avoir donné des coups de pieds dans les portes et déchiqueté les magazines de sa mère ainsi que le journal de son père, Renaud s’était calmé et avait entamé une partie de jeu vidéo, songeant à part lui, que sa mère était bien naïve et qu’il ne restait pas parce qu’elle l’avait enfermé à clé : il pouvait très bien sortir par la fenêtre du rez-de-chaussée s’il en avait envie ! Non, s’il restait, c’était tout simplement parce que sa mère venait de lui offrir un nouveau jeu vidéo, dans l’espoir qu’il déserte un peu moins l’appartement et qu’elle ait un peu moins de problèmes avec lui.

 

 

Mais cette sonnerie intempestive venait tout gâcher, en l’irritant et le replongeant à nouveau dans ses idées noires !

 

 

La fenêtre s’entrouvrit et la tête de Marine, sa petite voisine apparut. La petite fille pénétra dans l’appartement, bientôt suivie par son frère Tristan. Les deux enfants avaient respectivement quatre et cinq ans. Ils habitaient l’appartement d’à côté. Cela ne faisait pas très longtemps qu’ils avaient emménagé, mais les petits avaient déjà sympathisé avec Renaud qui, étrangement, avait toujours eu de très bons contacts avec les tout jeunes enfants. Renaud était souvent entré chez les parents des deux petits. Nathalie, la mère, était une jeune femme d’une trentaine d’années, quelque peu excentrique et évaporée. Elle était serveuse la nuit dans une boîte, et sa manière de s’habiller ainsi que de se comporter lui avait vite valu dans le quartier une réputation d’entraîneuse, pour ne pas dire deP...pour les plus médisants. Elle portait des talons hauts, des tailleurs, se maquillait outrageusement et était plutôt prétentieuse, voir même un peu vulgaire. Ses manières choquaient un peu les gens simples de la Cité qui ne l’appréciaient guère.

 

 

Renaud laissa entrer ses petits voisins qu’il aimait beaucoup. Il leur proposa à boire et leur offrit des biscuits. Ensuite, il s’assit sur le canapé à côté des deux petits en grignotant des cookies au chocolat.